Saol Ò Aithinne
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Forum médiéval-fantastique, NC-16
 
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Anairë AscaillAnairë Ascaill
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Messages : 1
Date d'inscription : 04/01/2011
MessageAnairë Ascaill [Fini]Anairë Ascaill [Fini] Icon_minitimeVen 14 Jan - 10:22

ASCAILL
Anairë













~Votre Personnage~

¤Nom de famille : Ascaill
¤Prénom : Anairë
¤Age :199 ans
¤Sexe : Féminin
¤Alignement: Chaotique Bon (Rebelle)
¤Espèce : Sylvain
¤Nation : Lieffële
¤Métier : Voyageuse, Chasseresse, Prétendante au trône.

¤Talents/aptitudes/défauts : Cette jeune femme a été entrainée pour devenir la meilleure chasseresse des forêts sylvestres et sait faire honneur à ce titre. Elle est d’ailleurs tout autant douée pour la traque, ne laissant que rarement repartir sa proie. Anairë excelle également au tir à l’arc, discipline à laquelle on l’a durement entrainée. Comme beaucoup d’elfes sylvains, un professeur lui a enseigné l’art de manipuler les plantes pour soigner les êtres vivants dans le besoin. La botanique n’a plus eu de secret pour elle quand une ancienne sauvage l’eut pris sous son aile et eut parfait ses connaissances. Dans le domaine de l’art, on lui a enseigné le chant, le soufflage de verre et aussi la sculpture du bois, mais la demoiselle est loin d’arriver à faire des merveilles dans tous ces domaines. Dans l’ensemble, elle s'efforce plus ou moins à mettre en application ce que les peuples avec lesquels elle a vécu lui ont inculqué.

Cependant, la jeune femme aime jouer la naïve pour mieux percevoir les gens. Cela ne fait pas d’elle une manipulatrice pour autant, au contraire, elle se place souvent dans le rôle de l’observatrice et de l’arbitre des conflits. La jeune femme déteste le mensonge et se complaît à dire autant que possible la vérité. Mais il arrive que de temps en temps, une omission se glisse dans ses paroles ou dans leurs absences. Reste à savoir si c’est une qualité ou un défaut, mais tout le monde est fondamentalement gentil du moment qu’il n’a rien fait de mal. Et ce, qu’importe sa race ou son pays.

¤Arme de prédilection :La demoiselle ne se sépare jamais de son arc quand elle est à l’extérieur d’une demeure. Celui-ci est presque aussi grand qu’elle, sculpté dans un bois blanc et renforcé par du métal sombre. Son arme lui sert aussi parfois de bâton pour repousser ou assommer ses adversaires. Sa dague est plus de l’ordre de l’utile, elle ne s’en sert jamais pour blesser ou tuer.


~Statistiques~


La base ici est de 200 car non issue directement de la famille royale.
¤Force : 35
¤Dextérité : 45
¤Constitution : 20
¤Intelligence : 30
¤Charisme : 25
¤Capacité d'invocation : 45



~Apparence et Mental~

-Iris : vert ramage
-Peau : mordorée
-chevelure : couleur de l’écorce, plutôt sombre
-Taille : 1m74

¤Physique : Anairë pourrait être l’incarnation elfique de la forêt. En effet, la jeune fille est pourvue d’une chevelure sauvage qui se laisse couler au gré du vent jusqu’en haut de ses reins. Celle-ci semble avoir été façonnée par la Nature elle-même, inégale, folle, et libre. Quant à sa couleur, elle rappelle celle de l’écorce ou de la terre forestière, à la fois sombre et intense. Sa peau est une vive représentation des rayons de soleil d’or qui filtrent entre les branchages des chênes un jour d’hiver, à la fois sombre et claire. Ses iris détiennent dans leurs cerclages, un vert feuille très dense que l’on ne retrouve que dans les étendues sauvages, là où la main de l’homme et de l’elfe n’a pas encore officié. Tout en elle suggère les attraits sylvestres.

Son corps est svelte et musclé, la jeune fille ayant l’habitude de courir à travers la forêt et ne tenant généralement que très peu en place. Ses articulations sont donc solides et elle ne craint pas de devoir sauter d’une branche un peu trop haute, car elle est consciente que ses muscles la suivront. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas fragile pour autant. La difficulté de sa naissance a amené à rendre son système immunitaire fragile aux brusques changements de température et aux maladies. D’ailleurs, quand on observe son visage allongé aux lèvres délicates, on aurait envie de la considérer comme une fleur et de la mettre à l’abri pour protéger sa longévité.

Ses vêtements sont issus d’un mélange ethnique bien à elle qu’elle apprécie plus que tout. Il faut que ce soit léger, facile à porter et pratique pour voyager. Se vêtir avec des couleurs vives est devenu une habitude chez elle pour deux raisons. La première étant que cela illustre très bien son caractère et apprend ainsi aux personnes qu’elle rencontre qui elle est ; c’est une manière pour elle de s’introduire auprès des inconnus. La seconde est cependant tout à fait différente ; c’est sa façon à elle de pimenter sa chasse car si elle se faisait repérer au son, elle le serait tout autant à la vue. Ses pieds ne sont par ailleurs plus couverts depuis qu’elle a quitté la cité royale de sa tante, les elfes sauvages ayant fini son apprentissage de la chasse. Ainsi, elle peut vous mettre au défi d’essayer de la trouver dans une pièce en vous bandant les yeux.

¤Signe particulier : Anairë a le dos recouvert d'un tatouage du peuple des Sauvages avec qui elle a lié une grande amitié pendant son voyage. Celui-ci s’étend d’ailleurs un peu sur ses épaules. Elle arbore aussi celui de son totem sur la partie extérieure de la cheville droite, empiétant légèrement sur le mollet. Un mélange de courbes qui forment une brise, symbole de sa liberté.

¤Caractère : Cette jeune fille est d’une douceur et d’une bonté comme l’on en voit rarement. Son cœur est généreux et elle n’hésitera pas à se plier en quatre pour corriger ce qu’elle trouve injuste. Ses voyages lui ont ouvert l’esprit mais ont su conserver son caractère innocent et jovial. Seulement, elle est parfois un peu trop gentille, et ne comprend pas toutes les horreurs que l’on peut perpétrer vis-à-vis des autres êtres vivants ou de la Nature elle-même. Anairë n’a pas la colère facile, elle considère ce trait comme inutile et provocateur envers les Dieux. Cependant il n’est pas à exclure que si cela devait arriver, son courroux serait froid et sans pareil. C’est un trait de caractère de la famille dit-on. Néanmoins sa race lui intime la pudeur des sentiments. De ce fait, elle se doit de toujours paraître calme et posée quelque soit la situation, et passera son temps à sourire même si c’est douloureux. Partir en voyage a donc été pour elle une délivrance au niveau émotionnel, bien qu'elle ait encore beaucoup de progrès à faire.

Au niveau familial, l’enfant est reconnaissante à sa tante de l’avoir élevée comme sa fille sans lui avoir caché la vérité. Lliane est un modèle de vertu et d’honneur à ses yeux. Chacune de ses paroles a le même effet que si Rhiannon en personne les avaient prononcées. Ainsi, elle n’irait jamais contester l’une de ses décisions, même si celle-ci lui semblait injuste envers autrui. Enfin, qui sait ce qu’elle dirait si elle devait un jour rester enfermée en territoire Llieffële… Quant à son oncle, il est le père qui remplace celui qui l’a reniée. Il est celui qui lui apprit l’art de la chasse et à comprendre les maux de la forêt. Llandon est un des êtres pour qui elle a le plus d’affection après la Reine Sylvain.

Elle a donc une âme d'enfant douce et chaleureuse, semblant parfois trop innocente. Elle connaît parfaitement les us et coutumes des autres peuples et sait les mettre en application, mais pas forcément avec brio. Elle aime jouer avec les enfants et admire souvent cette capacité qu'ils ont à lui rendre le sourire quand elle se sent loin de sa famille.


~Structure~

¤Histoire :

~ La naissance ~

L’ambiance était moite, palpable et angoissante. Des cris d’agonie et de souffrance retentissaient comme dans une salle de torture. Mais il n’y avait là que des femmes. Toutes étaient habillées de blanc, pureté de l’âme et de l’esprit, mais surtout des enfants qu’elles accouchaient. Au centre de la pièce siégeait une elfe, droite, brune, la peau claire et le regard impassible. Pourtant l’inquiétude se lisait sur ce visage qui scrutait la souffrance d’une naissance. Mais que faire… Rien. Elle n’y pouvait rien car il en était ainsi. Et il n’était pas question de donner une drogue à la mère sous peine de tuer l’enfant. Sa patience était légendaire, mais on sentait l’agacement poindre. Un autre cri venait de retentir, plus violent, plus rauque. Un cri qui lui glaça le sang comme aucun de ses ennemis n’avaient réussi à le faire.

Tu dois te calmer jeune mère. Souffle doucement, nous savons que tu souffres. Alors il te faut respirer.

Les guérisseuses tentaient d’apaiser cette insupportable agonie qui s’éternisait depuis plus de cinq heures. Si l’on pensait que tout allait bien se passer au début, le destin s’en mêla pour compliquer cette tâche déjà si ardue. Le nourrisson avait pivoté et ne pouvait plus sortir. Les linges nacres étaient imbibés du sang de la mère qui s’efforçait à rester éveillée, à ne pas succomber à la facilité. Ses cheveux bruns collaient à sa peau recouverte de sueur et de larmes. Elle s’agrippa de toutes ses forces à la table pour émettre un dernier râle d’une grande puissance, puis elle se laissa partir en arrière, délivrée de cet enfer que l’on nomme accouchement. Tout doucement, elle tourna son regard vert pour admirer son enfant. Quelque chose lui parut étrange, mais c’est l’elfe qui se leva de son siège pour lui servir de voix.

Que se passe-t-il ? Pourquoi ne pleure-t-il pas ?

Les quatre guérisseuses prirent l’enfant et firent signe à la femme de se rasseoir. Seule la respiration ardente de la mère cassait le silence oppressant qui s’était installé. Ses forces l’abandonnaient peu à peu et le sommeil la gagnait malgré la douleur lancinante qui lacérait son corps. Luttant vaillamment pour rester parmi l’assemblée, elle se redressa un peu pour admirer son enfant que les anciennes observaient. L’une d’elle leva la main et frappa le dos du bébé qui se mit à cracher un liquide rouge et commença à hurler. Rassurée, la génitrice se laissa à nouveau partir en arrière pour appuyer son dos contre le bois.

Votre fille est en vie. Elle avait avalé un peu de votre sang et ne pouvait pas respirer.

La plus vieille coupa le cordon et éloigna le nouveau-né pour le baigner dans l’eau et le purifier. Les autres prêtresses du temple la suivirent et laissèrent ainsi les deux elfes seules. Lliane se pencha doucement vers la jeune femme épuisée. Très délicatement, elle dégagea du bout des doigts les mèches de jais qui s’étaient logées sur son front. Puis tout doucement, elle descendit pour contourner son visage.

Tu as une bien belle enfant ma sœur. Sais-tu quel nom tu vas lui donner ?

Le visage de la mère s’éclaira et sa main attrapa celle de la reine pour la serrer contre son cœur. D’une petite pression, elle la fit se pencher en avant pour lui murmurer quelque chose au creux de l’oreille. Cela la fit sourire et elle se redressa pour préparer un verre d’eau à sa sœur. Très délicatement, la reine y glissa une poudre blanche et mélangea le tout sous les yeux de la convalescente. La jeune femme était épuisée, elle avait perdu trop de sang, avait passé trop de temps sur la table de travail. L’eau la détendit et elle finit par clore ses paupières. La reine se releva en observant sa sœur au visage paisible et rayonnant. Elle devait aller informer le père de l’enfant de la tournure qu’avaient pris les évènements alors qu'il devait certainement se ronger les sangs. Ses pas l’amenèrent à contourner le bassin pour aller pousser les lourdes portes du temple. Son visage était impassible, impossible d’essayer d’y lire quoi que ce soit. Et c’est avec ce même visage inexpressif qu’elle s’approcha d’un elfe aux doux cheveux blond. Celui-ci était à genoux et psalmodiait une longue prière à la Déesse Rhiannon.

Lastalaica, relève-toi s’il te plait.

Il leva et la tête et regarda la grande femme brune, reine de ce peuple. Il obéit à son ordre. Son esprit était embrumé par les heures de supplication qu’il venait de passer. Mais malgré tout il se tenait droit et fier, les traits seulement tirés par l’inquiétude. Ses mèches blondes retombaient sur ses épaules comme autant de fils d’or. Ses yeux verts brillaient intensément comme deux émeraudes exposées à la lumière. Sa peau était légèrement dorée, tirant un peu vers le brun. Lliane le détailla un peu et remarqua que sa nièce était presque son portrait craché. Il ne tint plus.

Comment… Est-ce que tout s’est bien passé ?

Il regardait la reine avec de l’appréhension et de l’impatience. Cela faisait des heures qu’il était sur le pas de la porte à attendre que quelqu’un vienne lui donner des nouvelles de la situation. Tout cela devenait intenable et malgré le fait qu’elle était reine, elle était la seule à savoir ce qui se passait à l’intérieur. La reine n’avait pas faibli sous le regard de l’homme et le soutenait sans ciller. Puis après un silence interminable, elle daigna enfin lui apporter une réponse.

Ta fille est magnifique. Elle te ressemble beaucoup.

Le visage de l’archer s’illumina et il attrapa les mains de sa belle-sœur avec fougue. Ainsi donc c’était une fille ; son épouse devait être ravie. C’est ce qu’elle avait toujours voulu, et plus tard ils auraient un second enfant. Mais ce n’était pas encore à l’ordre du jour. Il fallait déjà qu’elle récupère de cet accouchement, car donner vie à quelqu’un n’était pas chose aisée.

Et est-ce que Findins l’a déjà nommée ? La reine hocha la tête. Quel est-il ?

Son sourire devint triste sans qu’il ne sache pourquoi. Mais un mauvais pressentiment accompagnait la grise mine de la reine. Il recula de quelques pas, persuadé que ce qui l’attendait ne lui plairait pas.

Ta femme, ma sœur, est morte. Elle a tout juste eu le temps de nommer ton enfant.

Il se sentit défaillir. C’était pire que ce qu’il avait imaginé.

Que Rhiannon la garde à ses côtés et la guide.

Le sage chasseur se laissa tomber à genoux, incapable de faire le moindre mouvement. Il ne pouvait y croire. Pas elle. Pas son épouse. Elle était trop jeune, trop gentille et trop douce pour avoir été frappée par le sommeil éternel. Ses poings fermés n’avaient même pas le courage de frapper le sol. Le protocole lui interdisait de montrer ses émotions en public. Il finit par se lever sans dire un mot. Lastalaica se retourna la tête basse vers sa reine.

Dis-moi simplement son nom, Majesté.

Sa main se posa simplement sur l’épaule du jeune père en signe de réconfort et de compassion.

Anairë. Elle marqua un temps. Si tu le désires, je peux la prendre en charge et l’élever. Au moins le temps que tu trouves le courage de la revoir. Après tout, elle est aussi ma nièce. Ses doigts se crispèrent un peu. Et cela m’en coûte de le dire, mais je lui donnerai tout l’amour que pourrait lui porter une mère.

L’archer n’osait pas regarder sa belle-sœur dans les yeux. Il voulait simplement fondre en larmes pour oublier tout cela. La raison lui intimait l’ordre de rentrer chez lui et de ne plus en sortir.

Attends. Je pense t’envoyer surveiller nos frontières. Après tout, tu es l’un des meilleurs en ton domaine. Comme ça tu resteras en contact avec la nature et cela te permettra de te ressourcer. Tu pourras porter ton deuil sous les yeux de la forêt, mais pas des tiens.

L’homme ne demanda même pas à voir sa fille. Esquissant un sourire douloureux, il s’inclina et quitta la reine.

C’est ainsi que fut le commencement.

~ La révélation ~


Le soleil était froid malgré ses rayons aveuglants. La neige éblouissait l’enfant qui s’évertuait à essayer de viser cette maudite cible. Pourquoi fallait-il qu’il fasse une température si basse et qu’elle s’entraine quand même. De légères volutes de fumée blanche s’élevaient de ses lèvres devenues bleutées. La pauvre enfant luttait contre les tremblements qui la tiraillaient de toutes parts. Les phalanges meurtries tenaient la corde tendue qui lui coupait la peau à certains endroits. La flèche devait rester droite quoi qu’il arrive. Mais à force de serrer les dents, ses vertèbres commençaient à devenir douloureuses.

Ne lâche pas ! Tiens-toi plus droite bon sang !

On aurait pu entendre ses dents grincer, seulement son visage n’en montrait rien. Calme. Il fallait rester calme, qu’importe la situation. Ce n’était pas la température affreusement basse qui l’arrêterait. Sans savoir pourquoi, d’un coup la terre se mit à tourner et elle laissa tout tomber. Un étau glacial se resserra sur son cœur et sa gorge. Elle étouffait. Avec une énergie perdue, sa main se tendit vers l’avant pour saisir une chose invisible. Dans ce chaos, son corps s’effondra dans la neige immaculée.

Un cri lui parvint de manière très lointaine. Peut-être même trop. Une chose venait d’attirer son attention, une créature magnifique et majestueuse. Immense… Dont l’haleine semblait aussi chaude que la sienne. Elle se rapprochait. Sa couleur. Celle de la belle Morrowën quand elle est pleine. Elle se surprit à sourire. Ce n’était pourtant pas le moment. Elle allait mourir. Sans lutte elle s’éteindrait. La trace de ses pattes. Magnifique.

Son esprit devenait embrumé, suffisamment pour ne pas comprendre le danger que représentait la créature s’avançant vers elle. À présent, elle était recroquevillée sur elle-même en regardant de ses yeux vitreux ce qui allait se passer. La voix de son oncle essayait de la ramener à la raison. Mais sans la moindre crainte, elle avança la main vers le loup aux yeux bleu nuit. Celui-ci grogna en s’approchant, et sentit la main de l’enfant. Son instinct protecteur de ses petits prit le dessus.

La chaleur revenait peu à peu. Doucement, l’étau la libéra et l’elfe se blottit dans la fourrure si douce de la louve. Le reste ne fut que rêve et délire.

~ Entrée au Cénacle de Valéron ~



Cela faisait quelques jours qu’elle s’était mise en tête de retrouver son père. Être passé si près de la mort avait dû lui ouvrir les yeux, et à présent, pas moyen de les lui faire refermer. À peine deux où trois jours après s’être enfin rétablie, il fallait déjà qu’elle reparte. Sa tante l’avait fait demander. Après tout, son pauvre corps avait mis un mois complet pour se remettre de son éveil. Et Lliane avait fait en sorte qu’elle garde la chambre autant que possible. Qu’avait-elle donc de si important à lui dire pour la convoquer dans la salle du trône ? D’un petit pas pressé, l’enfant qui n’avait guère que 72 ans, se dirigeait sans problème dans les couloirs du palais. Courir à travers les bois malgré le froid hivernal lui ferait le plus grand bien. Et c’est avec cette idée qu’elle poussa les portes de la grande salle.

Ma reine ? Vous m’avez fait demander ?

Assise fièrement sur son siège, l’Elfe à la brune chevelure fixait l’enfant qui venait de rentrer. Cela lui fit un choc. En si peu de temps elle était devenue une adolescente. Son sourire ne put être réprimé très longtemps. C’était pour son bien.

Ana, je t’en prie. Rentre et ferme derrière toi s’il te plaît.

Son regard luisait de magnificence aux yeux de la jeune fille. De petits gestes précis, elle exécuta l’ordre de celle qu’elle voyait comme une déesse, et s’approcha. Ses mèches brunes auréolaient son visage innocent avec une douceur et une désinvolture lui rappelant sa bien-aimée sœur. De son simple doigt elle lui intima l’ordre de se rapprocher encore. Ce qu’elle s’apprêtait à lui dire ne lui ferait certainement pas plaisir, mais au moins elle ne discuterait pas un ordre. Il fallait lui enlever cette idée stupide de retrouver son père.

Tu vas entrer au cénacle pendant minimum une année. Tu es trop faible et ton invocation est pour le moment trop puissante pour toi. Alors qu’elle allait protester, la reine leva sa main pour l’arrêter et elle referma ses lèvres. Je ne sais pas combien de temps cela durera mais je compte sur toi pour faire de ton mieux. Je refuse de te perdre Ana… Tu es passée si près de rejoindre ta mère que cela me fait peur.

C’était bien la première fois que sa tante faisait allusion à ce sentiment. C’était pour elle l’équivalent d’un bon bain froid. Son regard fixa tristement le sol à la recherche d’une quelconque réponse. Mais rien n’y était marqué, à son plus grand regret. La souveraine du peuple sylvestre se leva et s’approcha de l’enfant en lui faisant redresser la tête.

C’est pour ton bien ma chérie. Un jour tu m’en remercieras.

La nièce se contenta de lui sourire et d’acquiescer.

~ Le départ ~


Le temps passe toujours trop vite pour certains, alors que pour d’autres il est trop lent. Tel est le fardeau des êtres conscients. Humains et Elfes sont égaux. Du moins sur le plan de l’inégalité temporelle. Et c’est ainsi que pour la reine des sylvains, les cent vingt ans de sa nièce étaient arrivés bien trop rapidement. Telle une mère s’inquiétant trop pour son enfant, elle ne voulait pas la voir partir. Et si Anairë ne revenait pas ? Alors que la jeune adulte avait hâte de prouver sa valeur aux yeux de tous, ce moment sembla venir après une éternité d’attente. Pendant les jours précédant son départ, la jeune elfe avait préparé le peu d’affaires auquel elle avait droit pendant son rite de passage. Ses cinq flèches parfaitement taillées, son arc bien bandé ainsi que quelques vêtements propres, voilà exactement ce que contenait sa besace. Le jour dit, l’elfe s’était levée tôt. Certainement trop d’ailleurs, mais l’excitation avait pris le dessus et rien d’autre n’aurait pu l’arrêter. Toute la matinée, l’adolescente avait tourné en rond comme un Sârkhan en cage, attendant impatiemment le milieu d’après-midi, le moment exact de ses cent vingt années.

Ana, calme-toi s’il te plaît.

Cela faisait près d’une demi-heure que la famille royale se tenait devant les portes de Aah’Deenhyïa. Lliane et Llandon regardaient leur nièce en espérant que le voyage l’ait assagi. Ses émotions étaient encore trop visibles sur ses traits de femme enfant. Il fallait que ce périple lui serve pour son avenir, et cela, quel qu’il soit. La reine avait dû faire un lourd et pénible choix, mais la décision qu’elle avait prise lui semblait être juste. Après tout, son peuple devait passer avant le bien-être de sa petite protégée. Et puis, si un jour elle devait se retrouver devant le trône, il faudrait qu’elle connaisse ce monde et surtout son propre cœur.

Délicatement, Lliane lui attrapa une épaule pour qu’elle se retourne face à elle. Les deux parentes se jugeaient du regard sans oser proférer une seule parole. La situation était bien trop complexe. Et voir les yeux émeraudes de l’enfant luire ainsi ne l’aidait pas vraiment. Anairë avait compris bien vite qu’elle devait se calmer. Alors elle resta droite en se demandant ce qui pouvait rendre sa tante si anxieuse au point qu’elle n’arrivait pas à trouver les mots justes.

Il va falloir que tu m’écoutes attentivement.

L’adolescente craignait le pire, mais n’en laissa pas voir une seule expression. Ce qui allait être annoncé la terrifiait déjà. Elle savait reconnaître quand la reine se forçait à maintenir son masque, et quand elle n’en portait pas. Elle déglutit difficilement.

Ton voyage ne durera pas un an. Elle entrouvrit déjà les lèvres. Laisse-moi finir. Tu ne devras revenir qu’à tes deux cents ans, pas avant.

Ana était sous le choc. La gifle qui venait d’atteindre sa joue faisait bien plus mal que tous les entrainements douloureux qu’elle avait pu subir jusqu’à présent. Les rouages de son cerveau se cognaient les uns aux autres sans trouver de réponse à cela. S’il y avait quelque chose à méditer, elle le ferait en chemin.

Je veux que tu connaisses ce monde. Tout ne se résume pas à cette forêt et à cette cité. Alors élève ta compréhension bien au-delà de ces murs et ne reviens dans cette ville sous aucun prétexte avant quatre-vingts ans. Tu m’as bien comprise ?

Les portes s’ouvrirent. L’heure venait d’arriver. Encore sonnée par les paroles de celle qu’elle considérait comme une mère, Ana hocha simplement la tête et tira nerveusement sur la corde de son arc. Puis, d’un automatisme navrant, elle sourit. Sans plus se poser de question, elle franchit le seuil de sa vie d’adulte. C’est ainsi que les portes de son enfance venaient de se refermer, emportant avec elles les souvenirs passés.

D’un premier pas, la jeune femme entra sur le chemin de sa liberté, se découvrant des ailes éthérées qu’elle ne pourrait sans doute plus jamais couper.


~ Hors Rpg ~

Comment trouves-tu le forum ? En cliquant à chaque fois sur le lien de ma barre d’outils =°
Comment as-tu connu le forum ? A force de le visiter, mais des sections m’ont peut-être échappé.
Des commentaires ? On m’en a pas encore fait je crois. Oo
Fréquence de présence ?Je la connais pas mais je dirais 5.3 GHz
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MessageAnairë Ascaill [Fini]Anairë Ascaill [Fini] Icon_minitimeVen 14 Jan - 11:29


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